Ninnin et le delta du Mékong
« - Aller, Ninnin, aujourd’hui, t’as le temps ! Raconte le jour où tu n’as mangé que des fruits !
- Et aussi le secret du Viet Nam. Tu as promis, Ninnin !
- Bon, d’accord. Mais je termine mon thé avant. »
Alors. Ah oui. Après un bon repos chez la Vénérable Dame, c’était le départ pour le delta du Mékong.
L’aventure totale : en quelques minutes, ze passe du confort douillet à la jungle absolue du delta.
Ze repère un bateau qui semble convenir. Z’embarque sans appréhension. C’est le dixième du voyage et les autres ont été plutôt agréables, alors ?
Mais très vite, z’ai trouvé celui-là drôlement remuant, et l’eau moins transparente que d’habitude. Tomber maintenant ?
Pour Mémé, Dom, la caméra, les appareils photos, c’est pas grave. Mais pour moi ! Galère !
Surtout qu’après ce bain là, Dom trouverait une mauvaise raison pour me replonger dans l’eau dès l’arrivée à l’hôtel.
À ce moment, une pitite douleur à l’estomac me sort de mes pensées. Ze réalise que ze suis parti sans provisions. Quel imprudent !
« - C’est là que tu as survécu en ne mangeant que des fruits, Ninnin ?
- woui ! Il faut savoir se débrouiller en toutes circonstances. Z’avais choisi d’y aller, ze peux pas me plaindre ! »
Le temps de changer de bateau pour un plus stable et me voilà au marché flottant de Minh Kieu. Marché flottant, ça veut dire que les clients et les vendeurs sont tous sur des bateaux.
Le premier que z’ai croisé était chargé de jacquiers : Ze me suis bien servi.
Un peu plus loin :
« - Coucou, Madame, Monsieur !
- Chào, Ninnin !
- Vous vendez quoi, z’ai faim moi.
- Des ananas. Tu en veux combien de kilos ?
- Heu ? Juste un ananas.
- D’accord ! Je te le coupe en tranches. Tu vas te régaler. »
Le « magasin » suivant proposait des fruits du dragon.
Pas la peine d’en acheter, z’en ai trouvé facilement dans les champs, une fois accosté. Le dragonnier est plein de piquants. Il faut se méfier.
À l’intérieur, c’est blanc à points noirs. Rigolo ! Z’adore !
Les bananes aussi, ze les ai trouvées partout sans effort. Z’étais quand même ému, pasque ze pensais pas vivre ça un jour, dans ma vie de nounours : cueillir directement sur le bananier, moi-même !
Avec tout ça, z’ai fait un pique-nique écolo-bio-citoyen : banane, pamplemousse, papaye, jacquier.
Un pitit verre de thé au miel pour faire glisser.
La première gorgée de thé m’a suffi pour comprendre que z’avais pas été très bien servi en miel.
Et c’est pas la guêpe qui gardait le bouchon qui m’a empêché de rajouter ce qu’il fallait pour que ce soit bon. Après tout ce que z’avais vécu avant. Non mais !
L’après midi, ze retrouve les noix de coco du marché que z’avais stockées sur le bateau au cas où z’aurais un pitit creux. Comme z’en avais peut-être pris un peu trop, z’ai eu envie de vous en rapporter. Mais comment les conserver ?
À toute vapeur vers l’ile de la Tortue. Ze passe à pattes le pont que les écoliers passent en vélo et z’apporte mes noix à l’usine.
Une grosse presse extrait tout le jus de la noix.
Zuste à côté, la chair est finement rapée.
Ma mission consiste à mélanger tout ça énergiquement (on peut compter sur moi ).
À la sortie, ça ressemble à une crèpe.
On roule des pitits boudins ronds qui sentent bon et qu’on découpe en rectangles.
Comme d’habitude, ze me suis mis dans la chaine de travail et z’ai aidé à emballer.
Et hop ! Voilà mes noix transformées en paquets de bonbons que z’ai pu vous ramener.
Huuummm ! Ben, quoi ! Fallait bien que ze goûte pour voir si c’était réussi, non ? Ze voulais pas vous empoisonner !
« - Huuummmm ! C’est délicieux, Ninnin ! Mais tu as oublié de nous révéler le secret du Viet Nam !
- Ah oui ! »
Je savais que le voyage était fini. Ze rentrais bientôt. Ze regardais les humains qui ramaient dur.
Leurs pitites maisons où l’eau marron rentre pendant les moussons (c’est quand il pleut un max, à pas laisser un ours dehors) et tout à coup z’ai compris :
Alors que z’avais dû me méfier de certains français, les humains du Viet Nam ne m’avaient réservé que des sourires et de l’amitié.
Le secret du Viet Nam, est ses humains.
Eux qui travaillent pourtant si dur, sont si gentils et si souriants.
L’amitié qu’ils m’ont donnée sans me connaître !
Ze suis passé de mains et mains, en toute confiance, comme jamais ça m’était arrivé.
En repensant à tous ces gens, z’en ai la larme au zoeil et le cœur tout chaud.
« - Tu avais raison, Anh, ton pays valait vraiment la visite et ses humains aussi.
- Merci, Ninnin, Hihihi ! J’étais sûr que ça se passerait comme ça ! »
Voilà, c’est fini. Z’espère que ça vous a plu et que vous aurez envie d’y aller vous aussi, pasque moi, z’y retourne dès que possible !
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Mots-clefs : mekong, ninnin, ours, peluche, vietnam
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