Un avant-goût d’Armada !
Hier, Dom (mon humaine) est rentrée en retard : embouteillages dus au pont Flaubert fermé. Pauvre Dom ! Ze vais regarder sur internet, pour la prévenir si ça recommence, et surtout lui dire pourquoi ce pont était « en haut ».
Wouah ! Trop chouette ! Vivement qu’elle rentre ! Ze veux pas rater ça ! Ze dois changer de tenue tout de suite !
« - Coucou, mon Doudou. Bah, pourquoi cette tenue d’apparat devant le coussin du Mir ? Une envie de croisière en Norvège ?
- Dom ! Tu ne devineras jamais ! Le Mir ! Il est là, à Rouen, pendant 8 jours ! 8 mois avant l’Armada !
- On fonce Ninnin. On ne peut pas rater ça ! Mais tu te changes. Cette tenue n’est pas assez chaude. »
Hihihi ! En quelques minutes, nous voilà sur les quais. Comme d’habitude ici, des milliers de rouennais sont au courant !
Grosse déception : Il y a un banquet officiel sur le pont (donc, sur le Mir). Interdiction de monter sans carton d’invitation. C’est nul !
La magie « Armada » opère et, très vite, ze sais à quelle heure, quels jours, il sera visitable. Mais Dom a une semaine chargée. Il faut qu’elle trouve une place dans son agenda.
Quand ze veux un cruc, ze suis quel genre de nounours, à votre avis ?
Débrouillard ? Obstiné ? Têtu ? Persuasif ? Rusé ?
Réponse : un peu tout ça !
Pendant chaque Armada, il y a des humains qui tombent dans la Seine. Ne comptez pas sur moi pour un spectacle aussi pitoyable et humide.
Alors, z’accepte volontiers le harnais et le fil (minuscule par rapport à ces cordages) qui me relie à Dom.
« - Ninnin à la barre ! Virez de bord, moussaillons ! »
Ze m’amuse comme un ourson et z’en profite un max, pasqu’il faudra attendre 8 mois pour revoir le Mir, et tous les autres bateaux invités. 8 mois, c’est crès long !
Mais, c’est quoi, ces plaques de bois, sur les bouts (prononcez boutes) d’amarrage ? Ze peux aller demander, ze parle russe depuis mes deux voyages là-bas.
« - Dis donc, Chouette, qu’est ce que tu fais là ?
- J’empêche ses sales bêtes de rats de grimper le long du fil pour monter à bord. Avec mes deux poids roses, je tiens bien en équilibre et aucun ne passera.
- J’ai des copains rats et c’est pas des sales bêtes.
- Je confirme ce que dit Chouette : ça mange les cordages, les provisions. Plus rien de propre pour se nourrir et sans cordages, les voiles s’écroulent. Un conseil, Ninnin : Vire ces bestioles de chez toi ! »
Ils sont en bon état, leurs bouts ! Z’ai pas aimé leurs propos. C’est ça, du rat-cisme ? En tous cas, les rats et les souris de la maison peuvent y rester. C’est en partie grâce à eux que z’ai sauvé Shirley. Ze ne l’oublierai zamais !
La visite se termine, mais grâce aux bavardages sur le bateau, z’ai un nouveau rendez vous : dimanche, 8h30 du matin. Ze peux pas rater ça !
Dom adore sa grâce matinée du dimanche. Elle est sacrée. Mais ma vie a ses priorités. Il fallait que j’y sois ! Un pitit soleil levant, quelques nuages. De magnifiques photos en perspective.
D’habitude, pour le départ des bateaux, ze suis le long de la Seine, dans un pré, admirant « la grande parade ». Z’ai une occasion unique aujourd’hui : voir la manœuvre de départ.
L’Abeille arrive vers 9h00. L’Abeille, c’est le bateau de Rouen qui va aider le Mir. Ils s’accrochent. La deuxième Abeille est partie à l’avant du Mir. Passionnant ! Russe-français, pas de cri, le ballet est bien réglé.
Drôlement costaude, l’Abeille ! Elle tire, elle pousse, elle sait ce qu’elle doit faire. Et hop ! Le Mir décolle du quai. Z’ai pas le temps d’avoir un pincement au cœur tellement c’est beau.
Et ça va vite ! À 9h36, le Mir est au milieu de la Seine, la lumière magnifique. Dom prend un max de photos et ne se plaint plus de ses heures de sommeil manquantes.
« - Et oh ! Ça va pas ! C’est l’arrière du Mir ça ! La mer, c’est vers la gauche ! Dans ce sens là, tu vas à Paris !
Dom ! Il se trompe ? La Seine est crop étroite pour un demi-tour ?
- Je ne sais pas, mon Doudou. Peut-être qu’ils vont le traîner à l’envers pendant longtemps. »
Et tout à coup, juste devant mes nœils, une Abeille tire, l’autre pousse. L’instant le plus majestueux de la matinée : demi-tour en plein port avec quelques mètres seulement de chaque côté. Des as !
Et s’il avait foncé vers le quai ? Et si l’amarre s’était rompue ? Et s’ils avaient mal calculé leur virage ? Bah non ! Ils le font à chaque Armada, avec tous les autres bateaux autour. Ils ne peuvent pas rater !
10h00. Une fois dans le bon sens, Il a avancé tellement vite que même en courant, on n’a pas pu le suivre. Il est là-bas, sous le pont Flaubert, à nouveau levé toute la matinée. En route vers Saint Petersburg, son port d’attache.
Dom avait bien anticipé mon pitit coup de blouze post Mir. Elle me connait bien.
Dans 8 mois il revient, avec tous les autres « gros bateaux à voile du monde entier », on fera chambre d’hôte pour les copains. 10 jours de folie douce ! Z’ai hâte ! En attendant, vous pouvez relire « Ninnin à l’Armada »
Merci à Agnès qui a fabriqué le merveilleux coussin « Mir » crès confortable que z’adoore.
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Mots-clefs : armada, ninnin, ours, peluche
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